Point de Rupture
 
   

MURS est construit à partir d’un texte que j’ai commandé à l’auteur Jean-Gabriel Nordmann. La pièce raconte la violence, la guerre, l’amour, l’exil, la frontière, les secrets de familles, l’enfance, la place des femmes dans un monde d’homme… Avec quatre histoires, quatre destins, qui se mêlent dans les pas du Chœur des citoyens, et s’articulent aux témoignages filmés des habitants de plusieurs villes en Belgique et en France, MURS associe la question politique aux passions humaines  pour dire l’ambiguïté, la contradiction et la complexité de notre nécessité-difficulté à vivre avec l’autre.

Avec MURS, je cherche à inventer un outil de théâtre enraciné dans le réel qui travaille (et re-travaille à chaque re-création) concrètement à une forme d’émancipation sociale. Dans l’atmosphère actuelle de délitement du lien social, je m’interroge sur ce qui semble encore en mesure de nous faire tenir ensemble, nous les humains. Il s’agit de questionner et d’expérimenter ce qui peut encore nous relier les uns aux autres à travers des mots, des idées, des utopies, mais aussi par ce qui s’incarne dans le concret de la rencontre à travers les témoignages filmés que nous avons réalisé ou encore dans l’aventure de la création artistique qui se renouvelle dans chaque ville avec les différents Chœur de citoyens. Je tiens à la cohérence entre les questions posées et la réalisation concrète du projet, à la continuité entre le dire et le faire. Ainsi à chaque re-création c’est un laboratoire modeste de la question du vivre ensemble qui s’ouvre pour tenter de faire comme l’a dit Antoine Vitez « politiquement du théâtre ».

Gilles Martin, mars 2009.

 

 

 

 

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  Photo : Alain Moïse Arbib  
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